vendredi 17 décembre 2021

[Elu·es Départementaux] Compte-rendu des interventions en Commission Plénière du 16 décembre 2021



Le jeudi 16 décembre 2021, le groupe de la Transition Audoise -Unis pour l'Aude s'est exprimé dans le cadre des délibérations sur les Contrats de Relance et de Transition Ecologique et sur l'aéroport de Carcassonne.



mercredi 6 octobre 2021

6 octobre 2021 Les élu.es écologistes du Languedoc interpellent le Préfet d’Occitanie sur le projet de la LNMP

M. Le préfet d’Occitanie, Etienne Guyot, Par la présente, nous nous permettons de vous saisir sur le dossier de la Ligne Nouvelle Montpellier-Perpignan, notamment sur la phase 2 de ce projet. Comme la demande en a déjà été faite, notamment par le CESER qui à l’unanimité, considère inacceptable l’exclusion du fret entre Béziers et Rivesaltes, il est nécessaire de revoir substantiellement dès maintenant le projet de LNMP. Une ligne mixte fret-voyageur sur la totalité du tracé Il est indispensable que la ligne nouvelle soit mixte : fret-voyageur de bout en bout et ce, pour deux raisons : La ligne historique est submersible. Le dérèglement climatique et la montée du niveau de la mer accentueront dans le futur le risque de submersion marine qui, en sus des coups de vent, embruns et fragilité de sols marécageux; menace déjà la ligne actuelle Perpignan-Montpellier, entre Perpignan et Narbonne – sur le tronçon dit de la « Ligne des Étangs » – ainsi qu’à un moindre degré, sur le lido entre Agde et Sète. Il est nécessaire de limiter les risques liés au ruissellement : à Villeneuve-lès-Béziers, un épisode méditerranéen a entraîné la coupure de la voie pendant trois semaines. Il est à craindre qu’en raison du changement climatique et de l’artificialisation des sols toujours en cours dans le Biterrois notamment, de tels phénomènes se reproduisent sur la ligne historique sur laquelle continuerait à passer tout le trafic fret avec plus d’intensité et plus de fréquence, mettant de surcroît, en péril, le report du fret de la route au rail. Il est nécessaire de répondre à l’impératif écologique qui est de diminuer la pollution de l’air et l’émission de CO2. Pour atteindre cet objectif, il faudra sortir les camions du trafic. L’axe littoral méditerranéen est actuellement emprunté chaque jour par plus de 10 000 poids lourds. L’axe méditerranéen Perpignan-Montpellier est quant à lui, emprunté par des flux voyageurs et marchandises de plus en plus importants. Les chiffres de 2019 du trafic routier montrent que plus de 13 000 poids lourds circulent quotidiennement sur l’autoroute A9. 10 590 camions ont franchi le col autoroutier du Perthus cette année-là, en hausse de 21% depuis 2014 alors que la hausse est de 8% pour les voitures. Plus de la moitié n’a pas de point d’origine ni de destination sur le territoire français : ils desservent le reste de l’Europe à partir des ports ou des lieux de production de la péninsule ibérique et inversement. Ce trafic routier est une source importante de pollution pour les agglomérations proches de l’autoroute A9. En effet, d’un point de vue énergétique, pour le même poids de fret et sur la même distance, les trains consomment en moyenne 45 % de moins que les poids lourds, et n’utilisent pas d’énergie fossile sur les lignes électrifiées. Les chiffres du trafic routier révèlent des émissions et rejets alarmants de CO2 (gaz carbonique), principal GES (Gaz à Effet de Serre), mais également de NO2 (de dioxydes d’azote) et de particules fines émises quotidiennement sur cet axe. Les émissions de NO2 et particules fines aggravent particulièrement la mortalité par pollution de l’air dans les agglomérations proches des parcours autoroutiers. Pas de gare excentrée Nous ne souhaitons pas de gare excentrée. Car elles sont inutiles, coûteuses et destructrices de terres agricoles. Alors que nous connaissons l’importance d’une souveraineté alimentaire, et de la limitation de l’imperméabilisation des sols, chaque m² de terre compte. De plus, il est indispensable qu’il y ait une connexion entre les TER et les TGV, Nous avons déjà un contre-exemple à la nouvelle gare Montpellier Sud de France sur laquelle la rupture de charge est trop importante. Ne recommençons pas cette aberration. Même le PDG de la SNCF de l’époque, Guillaume Pépy, en 2018 reconnaissait que cette gare était une erreur. Une ligne souterraine sous Les Corbières Pour limiter l’impact environnemental, nous souhaitons l’étude d’une solution : la création d’une ligne souterraine sous les corbières. Plutôt que d’envisager la création de deux gares inutiles et l’entretien de deux lignes (une nouvelle pour les voyageurs et une historique pour le fret) dont l’entretien de la ligne des étangs risque dans les années à venir, d’être gravement impactée par le changement climatique, il est souhaitable de réaliser des investissements pertinents et durables qui permettent d’assurer le report du fret de la route au rail. Il faut engager des études sur ce point, en se référant à la réalisation réussie en 3 ans du tunnel du Perthus avec 2 galeries de 8,3 km, apte au fret, mais totalement sous-utilisé, tant que la jonction Montpellier-Perpignan n’est pas réalisée. Ce projet doit préserver la biodiversité et les paysages. L’avis que vient de publier l’Autorité environnementale est particulièrement étayé sur ce point et il interpelle SNCF Réseau sur la faune et la flore. Il indique entre autres, la menace de la disparition d’espèces si les Corbières ne sont pas franchies en souterrain. La fermeture de la LNMP au fret entre Béziers et Rivesaltes faute d’un franchissement souterrain des Corbières signifierait que, malgré cette ligne nouvelle, tout le trafic fret continuerait à traverser bruyamment les agglomérations et les gares centres aménagées en pôles d’échanges multimodaux, et y maintiendrait les risques afférents aux transports de produits dangereux, tout en réduisant les sillons disponibles pour les TER et intercités. La « Ligne des Etangs » sera d’ici quelques années, à bout de souffle, voire obsolète. Si nous ne prévoyons pas aujourd’hui la mixité de la ligne sur la totalité du parcours, à coups sûrs, nous aurons à construire une ligne parallèle à la LNMP non mixte. Ce sera pour la France et la Région des décennies de retard et des coûts financiers douloureux. La modification du projet Phase 2 est urgente et d’intérêt à la fois local, régional, national et européen. L’avis de l’autorité environnementale va dans ce sens. Le réchauffement climatique et la volonté de limiter la pollution de l’air appellent une forte accélération de l’échéancier pour que la jonction entre le contournement Nîmes Montpellier et la LGV mixte Perpignan Figueras Gérone Barcelone soit mis en service entre 2030 et 2035. Il apparaît donc logique de changer de braquet : la ligne doit être mixte sur la totalité du parcours. Nous vous remercions de l’attention que vous porterez à notre analyse et vous prie d’agréer nos salutations distinguées. Pour notre territoire et ses habitant.es, Les élus écologistes de la région : Coralie Mantion, Vice-présidente de Montpellier Métropole pour les élu.es du groupe « Choisir l’écologie pour Montpellier » Sandrine Sirvent, présidente du groupe de la transition écologique – Unis pour l’Aude Xavier Bigot, conseiller municipal EELV de Carcassonne, Viviane Thivent, Virginie Birocheau et Yann Rudent, conseillers municipaux « Les Robines » de Narbonne Patrick Marcotte, Conseiller municipal EELV de Saint Hippolyte Thierry Antoine, Conseiller municipal EELV de Béziers

jeudi 18 juin 2020

En réponse au Syndicat des Vignerons de l'Aude et en soutien à la FNE, ECCLA et la Confédération Paysanne







                                   
Il faut ne pas avoir souvent sulfaté une vigne au pays du vent pour oser sous-entendre que les nuages de pesticides pulvérisés par hélicoptère puissent sagement s'arrêter, à l'instar des radiations de Tchernobyl, à bonne distance des clôtures de nos jardins et des fenêtres de nos chambres.

Dans votre courrier, vous opposez écologistes et agriculteurs, comme si les agriculteurs n'étaient pas eux-mêmes soucieux de protéger leur santé et celle de leur famille. Vous opposez écologistes et agriculteurs comme si ces derniers n'étaient pas les premières victimes non seulement de l'intoxication aux pesticides mais aussi de la crise climatique qui touche notre département de plein fouet et dont ce printemps anormalement pluvieux n'est qu'un signe supplémentaire.

Le mildiou fait des ravages et il n'y a pas un habitant de notre département qui ne le déplore - en dehors peut-être de certains vendeurs de produits phytosanitaires - car nous savons ce que la vie culturelle, économique, touristique, et gastronomique de notre pays doit à la vigne et aux hommes et aux femmes qui la travaillent.

Aujourd'hui, la majorité des français a bien conscience de l'importance de la protection de la nature. Les audois•es victimes de canicules, d'inondations et de grêle à répétition sont conscient•es plus qu'ailleurs de notre vulnérabilité face au dérèglement du climat.

Plus que jamais, l'heure est à l'augmentation de la résilience de nos territoires, à la maîtrise de la bétonisation galopante, à la préservation et à la création de zones vertes « tampons » afin d'atténuer localement les effets de ce changement. La crise sanitaire que nous venons de vivre a aiguisé notre conscience de l'enjeu majeur que constitue notre autonomie alimentaire. Qui peut encore croire, comme vous l'affirmez, que les écologistes veulent la mort de l'agriculture quand nous avons été les premiers à alerter sur l'importance de l'autonomie alimentaire ? Alors que ce sont les écologistes audois qui sont à l'origine du mouvement locavore dans notre pays ? Alors que nous avons initié et encouragé le renouveau des circuits-courts et du consommer local ? Alors que nous voulons plus d'emplois agricoles et que les agriculteurs vivent dignement de leur travail, notamment par une meilleure valorisation de leur production ?

La vérité, c'est que soit vous ne comprenez rien à l'écologie, soit vous ne comprenez rien à l'agriculture.

Car l'opposition entre écologie et agriculture n'est plus d'actualité. Cette opposition n'existe plus que pour servir de fond de commerce à des organisations telles que la votre.


Cessons ces divisions stériles et regardons la réalité en face. Laissons les ombres de 1940 reposer en paix. Nous ne sommes pas en guerre. Nous nous en félicitons et vous devriez en faire de même. 

Oui, la situation des viticulteurs de l'Aude est préoccupante à plus d'un titre et oui, malheureusement, il y a fort à parier que nous connaîtrons une multiplication des aléas météorologiques dans les années à venir. Persévérer dans la voie qui nous a conduits à cette impasse serait un choix irresponsable et même coupable. Des solutions concrètes existent et sont connues. Il est temps de les mettre en œuvre localement, d'accompagner la transition écologique de notre territoire, d'abandonner les postures idéologiques de l'ancien monde. Il est temps d'ouvrir les yeux, regarder la situation avec courage et de se retrousser les manches pour construire ensemble le monde d'après.